Football. Pour Mélina Mohammadi, nouvelle coach des filles d'Ifs, la passion était trop forte (2024)

Elissa a vu le jour le 5 avril 2024 mais sa maman est déjà à pied d’œuvre. Un mois et demi après avoir donné naissance à son troisième enfant, Mélina Mohammadi prospecte. Elle a été nommée entraîneure des féminines l’AS Ifs, vendredi 17 mai 2024. «J’ai arrêté de jouer il y a deux ans et j’étais dans l’idée de faire autre chose, un autre sport. En fait, le foot me manquait trop.»

L’ancienne milieu de terrain a frappé aux portes de quelques clubs pour connaître leurs éventuels besoins, «pas forcément chez les filles». Le poste était libre à Ifs. «Il y avait un projet intéressant. Tout était à reconstruire.» Mélina a dit banco.

«Ça va être aussi fort que sur le terrain»

À 37 ans, celle qui s’est fait connaître à Cormelles en deuxième division s’apprête à vivre une première expérience. Longtemps, elle n’a pas imaginé le foot autrement que crampons aux pieds.

J’aimais tellement jouer au foot que passer de l’autre côté n’était même pas pensable. Mais j’ai créé l’école de foot de la Guérinière en 2016 et j’ai vraiment apprécié le fait de transmettre. C’est comme ça que c’est venu.

Quand il s’agit de football, Mélina Mohammadi reste «habitée». Elle aborde son nouveau rôle avec un enthousiasme que 32 ans de foot n’ont pas suffi à altérer. «Je pense que ça va être aussi fort que sur le terrain. C’est important de former les jeunes générations. Ça ne peut que les aider à se construire. Je vais essayer de véhiculer des bonnes valeurs sportives que j’avais sur le terrain.»

«Faire grandir mes compétences»

La découverte n’est «pas quelque chose qui fait peur» à ce gabarit de poche, jadis réputée pour sa technique et son leadership. «C’est un beau challenge, j’adore partir vers de nouvelles choses.» Mélina Mohammadi a déjà une idée précise de ce qu’elle envisage.

Je vais essayer de façonner un projet de jeu qui me ressemble, un jeu basé sur la possession, le jeu entre les lignes, tout ce qui vient perturber l’adversaire sur le long terme, tout en apportant de la créativité au milieu. Il y aura beaucoup d’exigence, parce que garder le ballon passe par un bon niveau technique. Mais il n’y aura pas 11 Mélina sur le terrain, ce n’est pas comme ça qu’on entraîne.

Très investie quand elle était joueuse, Mélina Mohammadi a la même approche de l’autre côté de la barrière. «L’idée est de faire grandir mes compétences dans ce domaine. Je débute, ça va peut-être mettre du temps. On va essayer d’aller chercher le plus haut niveau régional.»

Retrouver le plus haut niveau régional

Ifs, pensionnaire de Régional 2, ambitionne la remontée à moyen terme. «Il faut que les filles retrouvent du plaisir à venir à l’entraînement, à faire les efforts pour les autres. Il y a tout un aspect humain à retravailler, mais ce n’est pas quelque chose qui me fait peur.» Mélina Mohammadi organise une journée de portes ouvertes le 4 juin.

Une vingtaine de joueuses devraient être là. Ça prend un peu d’ampleur, je ne m’y attendais pas forcément. Si on a une quinzaine de joueuses, on pourra créer une B pour incorporer nos U18.

Fort de 90 licenciées, Ifs espère continuer de grandir. «Le club vise le label or avec la création d’une équipe U16.» En senior, «l’équipe est à reconstruire» après une année très compliquée. «Il va falloir solidifier les choses.» Mélina Mohammadi le fera avec ses idées et sûrement un bon nombre d’anciennes coéquipières.

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